Un jour de match ...
Marcel vit « rugby ». Tous les dimanches de match, ce sexagénaire emprunte le chemin du stade*. Ce supporteur du Lombez-Samatan Club (LSC pour les initiés), ancien joueur lui-même, ne manquerait pour rien au monde un match des « jeunots ». L’ovalie pour lui ?
Comme Obélix, je suis tombé dans le chaudron tout petit !
Avant même le coup d’envoi, il a retrouvé ses potes pour le repas gascon d’avant match, cuisiné au pied des tribunes où les pronostics vont bons trains !
Une fois dans les travées, il laisse libre cours à sa passion. Avec une bonne dose de mauvaise foi : "Boudu con ! Macarel ! Millo dioùs de millo dioùs !" Le tout servi avec l’accent.
Sur le terrain, on ne se fait pas de cadeau : plaquage, mêlée houleuse, entrecoupés de belles percées où la foule se lève, fébrile, jusqu’à l’essai de la gagne.
Au coup de sifflet final, Marcel refera le match à la buvette lors de la 3ème mi-temps, cette célèbre tradition liée au rugby : joueurs, dirigeants, épouses, enfants, anciens joueurs, supporters, tout le monde se retrouve pour boire un coup, refaire le match, discuter avec l'arbitre.
C'est là que la notion de respect de l'adversaire prend toute sa dimension : sur le terrain c’est tournée de chifarnasse*, on se castagne, mais une fois sortis du terrain, on est capable de se retrouver et de boire un coup ensemble en se tapant sur l’épaule !
Le lendemain, rebelotte au marché de Samatan. Et il ne sera pas tendre si « ses » « rouges et blancs » connaissent la défaite : "Certains courraient après le ballon comme après un canard…"
* Stade Paul Vignaux, à Lombez et Pierre Brocas, à Samatan
* de baffes